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15-En chemin sur la Carretera Australe (du 16 au 27 décembre)

Le samedi 27 décembre 2008, par incasables

Le tour du « lago General Carrera »

Nous voilà de nouveau au Chili pour remonter la fameuse "Carretera Australe", une route de près de 1200 kilomètres dont une toute petite partie est goudronnée, le reste n’étant qu’une piste de gravier ou de terre au milieu des montagnes et des lacs. Cette route a été construite à l’initiative du tristement célèbre Général Pinochet pour désenclaver la province d’Aisen, et relie Villa O’Higgins au sud à Puerto Montt au nord.
 C’est avec appréhension que nous commençons cette piste après Chile Chico, et ça démarre par un chemin où l’on ne peut se croiser… Nous longeons le lago Buenos Aires qui devient au Chili le Lago General Carrera.

Le panorama sur la chaîne des Andes est impressionnant. Il faut être tout le temps attentif au volant, car les sorties de route seraient mortelles vu les a-pics vertigineux. Il n’y a pas de barrière de sécurité et lorsqu’elles existent, elles sont souvent très abîmées par les chutes de blocs qui se détachent des rochers. La piste serpente au milieu des montagnes et les voitures sont de plus en plus rares, heureusement car la visibilité est limitée.

Le premier soir, nous aboutissons dans un tout petit camping sans équipement à Fachinal, en fait un champs dans une vallée peuplée de quelques chevaux. Les jours suivants, nous ne ferons pas plus de 150 kilomètres par jour en 3 ou 4 heures. Nous bivouaquons d’abord à Puerto Bertrand, puis à Puerto Murta.

La végétation est de plus en plus fournie avec ses feuillus, ses lupins,

mais on remarque aussi des pans entiers de montagnes couvertes d’arbres couchés au sol, ou des champs hérissés de troncs d’arbres sans branches ni feuilles, et qui pointent leur tronc atomisé vers le ciel. Cela dessine un paysage lugubre d’arbres morts sur pied. C’est vraisemblablement le volcan Hudson à quelques dizaines de kilomètres de là, qui a façonné ce décors lors de sa dernière éruption de 1991.

300 kilomètres plus au nord, c’est un autre volcan qui est entré en éruption en juillet 2008. Nous sommes bien dans une région volcanique !
 Nous poursuivons notre chemin en direction de Cerro Castillo et laissons derrière nous le lac General Carrera.


Coyhaique

Avant de rejoindre la capitale de la région, Coyhaique, nous bivouaquons une nuit au pied du Cerro Castillo, superbe sommet enneigé.

Alors que les filles travaillent, nous tentons de dégager un gros caillou coincé entre les roues arrière jumelées de Grandplouf. Mais une fois le camion sur le cric, impossible de démonter la première roue pour laisser échapper le caillou. Grandplouf n’est pas assez surelevé…
 Un petit vent de panique souffle sur l’équipage ! Nous préférons demander de l’aide aux rares passants du lieu… Deux hommes en 4/4 s’arrêtent et acceptent tout de suite de nous donner un coup de main. Et ni une ni deux, avec un cric supplémentaire (monté à un endroit beaucoup plus judicieux il faut bien le dire), la roue est démontée, le caillou enlevé et Grandplouf retrouve le plancher des vaches sans dégât…
 Nous saurons maintenant où placer le cric pour les roues arrières ! Nous remercions chaleureusement nos aides chiliens autour d’un verre.
 A peine remis de nos émotions, un couple français avec ses trois filles, intrigué par notre plaque d’immatriculation, s’arrête nous dire bonjour. Nous passons une bonne heure à discuter de nos voyages respectifs.
 A notre réveil le lendemain, le temps est au gris et à la pluie. Nous partons pour Coyhaique, petite ville de 40 000 habitants. Nous y resterons trois nuits, le temps de faire le plein en carburant, gaz, eau, nourriture. Le temps aussi de préparer le Réveillon de Noël qui approche à grand pas.


Retour sur la Carretera australe, de Coyhaique à la Junta

Nous repartons de Coyhaique en fin de matinée. Depuis deux jours maintenant, le temps est maussade : les passages de nuages alternent avec les éclaircies, des pluies en crachin tombent par intermittence. L’Océan Pacifique n’est pas très loin…
 Pendant une cinquantaine de kilomètres, la route est goudronnée. Un luxe que nous apprécions entre deux portions de piste ! En fin d’après-midi, nous traversons le Parc National Queulat. La végétation est très dense, les bas-côtés sont couverts de plantes aux feuilles immenses.

La route toute en lacets est de plus en plus étroite, une pluie en crachin tombe sans interruption. On se croirait presque dans un pays d’Asie du Sud-est. Nous sommes tout de même rassurés quand la route cesse de monter et s’élargit un peu. La pluie elle aussi s’arrête, et nous finissons la journée dans un petit camping, juste à l’entrée du parc Queulat. De notre bivouac, nous apercevons la longue traîne blanche du glacier Colgante, que nous espérons aller voir de plus près le lendemain.
 Et comme prévu, après une matinée studieuse au camping, nous partons le lendemain en direction du glacier. Le temps est encore incertain, il y a de la brume mais pas trop de pluie. Nous faisons une grande partie de la randonnée vers le glacier en compagnie d’une famille allemande que nous avions rencontrée aux chutes d’Iguazu, il y a trois mois. Après la traversée de la rivière sur un pont suspendu, nous montons pendant une heure et demi à travers une forêt dense et humide, parsemée de fleurs rouges, de fougères et de bambous.

Arrivés au sommet, nous sommes au dessus du lac et en face du glacier, plongé dans une brume épaisse.
 De retour au camion, nous repartons pour la petite ville de La Junta, 70 kilomètres plus au nord. Nous préférons partir rapidement car la route est en travaux et risque d’être fermée le lendemain matin. Nous connaissions la route australe et ses trous, ses portions de tôle ondulée, ses cailloux, le tout à 30 ou 40 km/heure de moyenne. Et nous découvrons en direction de la Junta la même route australe mais cette fois en travaux… Nous roulons parfois à 10 km/heure tellement il y a de cailloux, de bosses, de trous…

Arrivés au village, le panneau d’entrée indique La Junta, le village des rencontres ; on se demande bien qui on pourrait rencontrer dans ce coin. Après quelques courses, on se trouve un bivouac pour la nuit.
 Le lendemain, c’est le 24 décembre. Alors qu’on fait le plein d’eau et d’essence, on rencontre un couple de français qui voyagent depuis huit mois en moto. Ils reviennent d’Amérique du Nord et commencent à chercher un moyen de transport de la moto pour aller en Australie et en Asie.

Autant discuter autour d’un repas, nous les invitons à manger dans le camping-car et échangeons quelques bons tuyaux. Deux heures après, nous souhaitons bon vent à Marie-Christine et Alain et partons dénicher notre lieu de Réveillon.

Nous posons le camion au bord du lac Rosselot, à quelques kilomètres de la Junta. L’endroit est idyllique : eau turquoise, sommets enneigés en face, calme parfait…

Notre Réveillon sera simple : crêpes au menu, film et jeux de société jusqu’à une heure du matin. Au réveil, les filles ouvrent les cadeaux…

Mais notre plus beau cadeau de ce 25 décembre sera le temps. Pas un nuage dans le ciel, le soleil brille et nous déjeunons dehors !


Vers Futaleufu et la frontière argentine

Nous ne repartons qu’en milieu d’après-midi et parcourons une nouvelle partie de la route australe sous un soleil radieux. Les paysages sont magnifiques, les rivières turquoises. Sur la piste, nous ramassons un coffre de moto perdu par son propriétaire… que nous rencontrons quelques kilomètres plus loin en mauvaise posture coincé sous sa moto ! La carretera australe est impitoyable…
 Nous finissons cette belle journée au bord du lac Yelcho, autour d’un barbecue.

Le grand beau temps n’aura duré qu’une journée. Le 26 décembre, les nuages sont de retour, mais il ne pleut pas. Notre dernière portion de route australe nous conduit vers la petite ville (1800 âmes…) de Futaleufu, à 10 kilomètres de la frontière argentine. La route longe le lac Yelcho puis le rio Futaleufu, réputé pour le rafting et autres sports aquatiques. Nous prenons en chemin trois chiliennes en stop. Les bus sont rares par ici surtout en période de fêtes.
 Nous faisons quelques courses, et décidons finalement de quitter Futaleufu. Il y a beaucoup de vent, la ville est construite sur un sol de sable blanc et la poussière vole partout. C’est aussi désagréable dehors que dans le camping-car, qui se couvre partout d’une pellicule blanche. A la recherche d’un bivouac loin de la ville, nous nous retrouvons finalement à la frontière argentine. Nous faisons donc les formalités de douane et trouvons un bord de rivière pour passer la nuit.

Au-revoir la route australe et le Chili ! Nous partons maintenant en direction de San Carlos de Bariloche…

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