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17- Le sud du Chili (du 5 au 20 janvier 2009)

Le mercredi 28 janvier 2009, par incasables

De la frontière argentine à Puerto Montt

Une fois passée la frontière, la route traverse le Parc de Puyehue, du nom du volcan du même nom. Le temps est à la pluie et donne au parc et à sa végétation abondante une atmosphère mystérieuse. Malheureusement, nous ne pouvons nous y arrêter car impossible de trouver un magasin pour nous ravitailler. Nous dormons tout à côté d’Osorno, dans un petit village où nous dénichons le parking d’une usine de fromages. Il faut dire qu’au Chili les espaces sont immenses mais les bords de route très souvent escarpés ou clôturés. Difficile de trouver une place pour notre camion.
 Nous arrivons le lendemain à Puerto Montt, capitale de la province de Los Lagos (les lacs en espagnol, il y en a beaucoup dans la région). Il nous faut dénicher ici un réparateur pour notre ordinateur, en panne depuis le 31 décembre. Après moult tours dans la ville et indications contradictoires de chiliens désireux de nous aider, nous trouvons un petit magasin de vente et réparation d’ordinateurs. Mais le problème de notre portable s’avérant plus difficile à résoudre que prévu, nous le laissons en réparation, le temps d’aller visiter la célèbre île de Chiloé à une cinquantaine de kilomètres de là.
 Avant de partir, nous faisons quelques emplettes dans le très joli quartier d’Angelmo, le port ancien de la ville reconverti en marché de produits artisanaux.

Dans la baie de Puerto Montt, trois immenses paquebots sont venus stationner et de nombreux touristes débarquent dans la ville. Le spectacle de ces immenses bateaux juste devant la ville est impressionnant.


Sur l’île de Chiloé

Nous passons le bac à Pargua,

débarquons à Chacao, traversons la petite ville d’Ancud et trouvons un bivouac au bord la mer non loin du village de Quetalmahue. L’Isla grande de Chiloé est la deuxième île de Patagonie après la Terre de Feu. Elle s’étale sur 180 kilomètres de long par 50 de large et est entourée d’une multitude de petites îles dont certaines sont habitées. L’île est réputée pour son climat brumeux et humide, mais nous aurons la chance de n’y avoir que du beau temps.

Après notre première nuit sur l’île, nous partons en direction du village de Dalcahue, où se tient le jeudi une foire artisanale. En chemin, un bruit violent nous fait stopper en pleine montée. Le pneu avant gauche du camion vient d’éclater…

Plus de peur que de mal. Nous demandons à stationner devant un entrepôt pour changer la roue. Le propriétaire est non seulement d’accord, mais c’est même lui et son fils qui font une grande partie du travail. Nous les remercions d’une bouteille de vin et poursuivons notre route jusqu’au joli petit village de Dalcahue.

Nous y découvrons l’artisanat de l’île (objets en bois, lainages et paniers) et notre première église en bois,

églises qui font également la réputation de Chiloé.
 Avant de visiter Castro, la capitale de l’île de Chiloé, nous faisons réparer la roue de secours pour un prix dérisoire. Certaines maisons de Castro sont construites sur pilotis pour le passage des marées, et forment un ensemble pittoresque sur la lagune, connu sous le nom de « palafitos ».

Le lendemain, nous traversons l’île dans sa largeur en direction du petit village de Cucao, sur les rives du Pacifique. La route longe le très beau lac de Hullinco et traverse une forêt de plus en plus dense.
 A quelques kilomètres de Cucao, nous croisons un camion chargé de graviers… et soudain un bruit nous fait sursauter. Un caillou rebondit sur le pare-brise et nous fait un bel impact en étoile, heureusement assez petit. Pas de chance : après des milliers de kilomètres sur de mauvaises pistes, nous prenons un caillou sur une belle route goudronnée !!!
 Nous nous baladons dans la forêt de Cucao, parcourant un chemin sur pilotis. Cette forêt côtière, le Tepual, est tellement dense que l’on ne peut s’y promener directement sur le sol. Par terre, un entrelacs de racines d’arbres « Tepu », de fougères et de mousses forme une barrière impénétrable.

Cette forêt abrite aussi une centaine d’espèces d’oiseaux.
 Nous finissons la journée dans un camping au bord du lac, autour d’un barbecue. Au réveil, notre déjeuner dehors est perturbé par une autre spécialité de l’île de Chiloé : de gros taons noirs et rouges tournent autour de nous dans un bourdonnement infernal.

Heureusement, Chiloé regorge aussi de bons restaurants comme celui de Quemchi, où nous dégustons un curanto (ragoût de coquillages et de viande) et de petites baies au sirop, les « murtas ». La serveuse nous propose même de venir dormir près de chez elle, mais sa maison est inaccessible en camping-car. Du coup, nous nous installons sur une plage de Quemchi, juste en face d’une petite île où l’écrivain chilien Francisco Coloane, natif de Quemchi, aimait à se promener.

C’est lui qui à donner à l’île son joli nom : « Isla de las almas navigantes », l’île des âmes errantes. Au loin, on devine les nombreux parcs d’élevage de saumons,

activité très importante à Chiloé et source de richesse pour le Chili. Mais ces élevages développés ces vingt dernières années sont aussi controversés sur le plan écologique : forte pollution produite par les déjections, chaque kilo de saumon produit nécessite quatre kilos de poisson pour le nourrir…


Autour de Puerto Montt : volcan Osorno, lac Llanquilhué et rencontres de voyageurs

Nous revenons le 12 janvier sur le continent.
 Notre ordinateur ne fonctionnant toujours pas, nous changeons de réparateur et rencontrons Diego, jeune informaticien chilien qui part en juin en Allemagne pour continuer ses études. Après de longues péripéties, nous passons la soirée ensemble dans un restaurant de Puerto Montt et dormons devant sa maison.
 Mais notre ordinateur refuse toujours de fonctionner, il faut changer un composant plus important, qui n’est pas disponible sur place. Nous le laissons donc à Diego pour quelques jours et partons au nord de Puerto Montt, vers le volcan Osorno et le lac Llanquihué.

Nous passons à Puerto Varas, ville très touristique fondée par des Allemands et longeons le lac Llanquihué. Le volcan Osorno est dans les nuages,

nous nous en approchons en suivant une piste qui arrive à un autre lac, le « Lago de Todos los Santos ». En chemin, nous aidons un couple de français à sortir son camping-car du sable…

Après une matinée pluvieuse le lendemain, le temps se dégage en début d’après-midi. Nous en profitons pour nous balader au pied du volcan, le long d’anciennes coulées de lave et de cendres noires. A notre retour au camion, nous avons la surprise de retrouver Eric, Manue et leurs trois enfants, que nous avions quittés à Rio Gallegos en Argentine. Ils sont accompagnés de deux jeunes français en sac à dos, Emilie et Julien. Les retrouvailles se prolongent assez tard le soir, et nous nous quittons le lendemain matin car nos amis partent sur l’île de Chiloé.

Nous repartons sur l’autre rive du lac Llanquihué. Le temps est magnifique et sur la piste, nous croisons un gros pick-up américain surmonté d’une cellule camping-car. Il ne nous faut pas longtemps pour nous rendre compte qu’il s’agit d’une famille française dont nous suivions les aventures sur internet avant notre départ, les « 14 pattes ». Guy, Christine et leurs trois enfants voyagent depuis trois ans bientôt. Après l’Asie, ils sont sur le continent américain depuis plus d’un an. Ils avaient au début de leur voyage un camping-car Laika sur Ivéco, et c’est en lisant leur site que nous nous étions décidés pour le même type de véhicule. Coïncidence, nous nous rencontrons au détour d’une route peu fréquentée ! Nous mangeons ensemble au soleil avec une vue imprenable sur le lac.

Nos chemins se séparent en fin d’après-midi et nous bivouaquons dans un camping tout proche.

Nous finissons le tour du lac par les petites villes de Frutillar et de Llanquilhué, avant de rentrer sur Puerto Montt.
 Mais la saga de notre ordinateur n’est pas encore terminée. Diego l’a envoyé sur Santiago, mais le colis n’est pas encore revenu ! Il nous faut encore attendre trois jours avant de le récupérer. Du coup, Diego nous invite le samedi soir dans sa maison familiale, à une dizaine de kilomètres de Puerto Montt, pour fêter l’anniversaire de l’un de ses amis.
 Nous y partons en fin de journée, en compagnie de Diego, son frère et trois autres jeunes chiliens. La maison, en bois et sur pilotis, comme souvent au Chili, se trouve sur un terrain boisé et spacieux. Nous y garons Grandplouf pour la nuit et passons la soirée dans le fogon, petit cabanon en bois équipé d’un foyer où les chiliens font cuire leur viande.

Saucisses grillées au menu et beaucoup de musique, Diego à la guitare et son frère au chant. La nuit sera longue…

Nous repartons le lendemain dans l’après-midi, et passons nos deux derniers jours à Puerto Montt. Après travail scolaire et réparation de notre pare-brise, nous récupérons enfin notre portable en état de marche et reprenons notre route vers le nord.

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