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18- De Puerto Montt à la vallée de l’Aconcagua (du 21 janvier au 6 février 2009)

Le mercredi 11 février 2009, par incasables

Valdivia

Nous remontons la région des Lacs et de l’Araucanie en direction de la ville de Valdivia. Située non loin de l’océan Pacifique et au confluent de trois rivières majestueuses, le Calle Calle, le Cau Cau et le Cruces, Valdivia connût au XIXème siècle une importante immigration allemande, d’où les nombreuses fabriques de bière de la ville.
 Nous longeons l’une des rivières en direction de l’Océan et trouvons un superbe bivouac en bord de route.

Le temps est plus doux que dans le sud, et nous passons la journée du lendemain à paresser au bord de l’eau. Nous nous promenons en ville le jour suivant.
 Nous visitons d’abord un petit musée joliment installé dans une vieille demeure du XIXème siècle. A l’étage, une exposition de céramiques, de tissus, de bijoux et d’objets usuels retrace l’histoire du peuple des Indiens Mapuches, peuple indigène de la région ayant opposé une forte résistance aux autorités espagnoles puis chiliennes. Les Mapuches constituent aujourd’hui encore une forte communauté d’environ un million de personnes sur les quinze millions que comptent le Chili.
 Depuis la fin de la dictature de Pinochet et le retour à la démocratie en 1990, les Mapuches tentent de retrouver leurs racines et de préserver leur traditions et patrimoine.

Au rez de chaussée du musée, nous déambulons à travers plusieurs pièces reconstituées de maisons de colons allemands, débarqués au Chili dans les années 1850, et qui ont fortement imprégnés la région. Après cet intermède culturel, nous flânons sur le marché aux poissons,

le temps d’admirer les otaries de la rivière, trop contentes de profiter des déchets de poissons que les vendeurs leur lancent. Nous quittons ensuite Valdivia en direction du volcan Villarica, toujours plus au nord.


Le volcan Villarica

Depuis Castro et Puerto Montt, nous roulons sur une autre route mythique du continent américain, « la Panaméricaine », long serpent goudronné qui relie le sud du Chili à l’Alaska, avec une seule interruption entre les deux Amériques. Après le ripio et les routes en plaques de béton de Chiloé, quel plaisir de circuler sur une vraie route… On se croirait presque sur une autoroute française !
 Et pourtant, quelques kilomètres avant de bifurquer vers Villarica, un grand boom nous fait sursauter… Nous comprenons tout de suite que l’un de nos pneus vient à nouveau d’éclater ! Il faut dire que nous ne sommes pas partis avec des pneus neufs et qu’ils ont presque 40 000 kilomètres, dont quelques milliers de pistes…
 Nous regagnons le village le plus proche sur trois pattes : cette fois c’est un pneu arrière qui est à plat mais grâce aux roues jumelées nous pouvons rouler un peu. Après déjeuner, nous dénichons une gomeria ouverte et faisons réparer sous une chaleur accablante. Nous n’avons maintenant plus qu’un pneu de rechange en plus de la roue de secours…

Nous arrivons dans la petite ville de Villarica dans l’après-midi. Nous longeons le lac du même nom jusqu’à Pucon, très jolie ville mais noire de touristes, et finissons par trouver un endroit pour passer la nuit à l’écart de Pucon. Le volcan Villarica domine la région de toute sa hauteur. A la différence du volcan Osorno, le Villarica est toujours en activité. Sa dernière éruption a eut lieu en 1970, mais il dort d’un seul œil et crache de la fumée pratiquement tous les jours.

Il est même possible d’en faire l’ascension pour observer la lave dans le cratère, mais avec un équipement d’alpiniste et sans enfants…
 Souhaitant voir le volcan d’un peu plus près, nous empruntons la piste qui y mène et nous installons dans un camping dominé par le cratère. Le camping est superbe : petits abris et barbecues privés, piscine, moutons, et chemin d’accès vers le volcan !!!
 Malheureusement le lendemain la pluie tombe sans interruption jusque vers 14 heures. Nous profitons d’une éclaircie pour marcher un peu dans les coulées de lave durcie et les pierres volcaniques.

Nous apercevons le pied massif du volcan Villarica alors que son sommet est dans les nuages.
 Notre ballade terminée, nous redescendons à Villarica, le temps de faire un tour dans le centre culturel mapuche. Nous y découvrons une maison traditionnelle, la ruka, faite de rondins de bois et d’un toit de chaume.

C’est d’ailleurs vers le village mapuche de Cholchol que nous décidons de continuer notre route. Nous reprenons un moment la Panaméricaine, puis la quittons à Témuco, direction Cholchol.
 Le paysage est beaucoup plus agréable que sur la Panam : champs de blé orangés, bois de pins, petites maisons rurales, c’est un autre visage du Chili que nous découvrons. Nous dormons dans un bois et arrivons à Cholchol le lendemain. Le village est très simple avec ses petites maisons de bois et de tôles, mais nous n’y verrons pas les « rukas » traditionnelles que nous cherchions… Tant pis !
 Nous poursuivons notre route dans la campagne avant de reprendre la Panaméricaine en direction de la capitale, Santiago du Chili.


Santiago du Chili

Le réseau routier est de plus en plus dense à l’approche de la capitale. Nous rendant d’abord à Valparaiso, nous voulons seulement contourner Santiago. Mais aucune direction ni numéros de routes nationales ne figurent sur les panneaux des échangeurs. Nous tentons bien de demander notre chemin, mais peine perdue : les chiliens préfèrent nous indiquer n’importe quoi plutôt que de nous dire qu’ils ne peuvent pas nous renseigner !
 Enfin nous voilà sur la bonne route, quand tout à coup… une petite explosion résonne sous le véhicule. A priori, nous avons encore éclaté un pneu, mais heureusement nous sommes à 50 mètres d’une gomeria. Nous nous garons mais constatons que de l’eau coule sous le plancher du véhicule : en éclatant, le pneu a fait un trou dans le sous-plancher en endommageant des canalisations d’eaux usées. Cela ne semble finalement pas si grave, un bout de tuyau à remplacer et le trou du sous-plancher à boucher…
 Par contre, nous décidons de modifier notre plan de route ; il nous faut changer nos pneus usagés rapidement pour éviter une autre explosion… Nous pensions le faire à notre retour de Valparaiso, mais nous n’avons plus confiance dans les vieilles chaussures de Grandplouf !
 Après le changement du pneu éclaté, commence alors la saga Michelin… Nous mettons presque deux heures à dénicher un garage Michelin au centre de Santiago. Mais le modèle de nos pneus n’est pas disponible, il nous faut attendre demain. Nous contactons un couple de français résidant à Santiago, Gaël et Stéphanie, qui nous proposent gentiment de passer la nuit dans la cour fermée de leur immeuble.

Nous récupérons également chez eux la suite des cours du CNED de Romane et quelques paquets envoyés par famille et amis de France. Quelle récompense après une journée fatigante où le moral des troupes est un peu bas !!!

Nous passons la journée du lendemain à faire changer nos pneus et travailler les enfants. Les jours suivants, nous partons à la découverte de Santiago, d’abord seuls puis en compagnie de Stéphanie et Gaël.

La capitale chilienne compte environ 6 millions d’habitants. Elle s’étend entre les Andes et la pré-cordillère, et cette situation au milieu des montagnes en fait une ville polluée, souvent recouverte d’un brouillard de gaz, le smog.

Visite de la plaza de Armas et du centre ville, quartier Bellavista au pied du Cerro San Cristobal avec son funiculaire et la Vierge sur le rocher, marché artisanal de Los Dominicos, quartier Nunoa, los Condos…

Nous explorons aussi le musée des arts précolombiens, qui retrace à travers des centaines d’objets artisanaux le passé des peuples indigènes, avant l’arrivée des Européens en Amérique centrale et du Sud. Les objets présentés sous un éclairage tamisé sont splendides et mettent en évidence le nombre et la diversité des communautés indiennes précolombiennes.
 Après une dernière soirée crêpes chez Stéphanie et Gaël, nous reprenons la route vers Valparaiso, où nous avons rendez-vous le lendemain avec l’ami d’un ami, Luis, qui doit nous faire découvrir la ville.


Valparaiso, « la perle du Pacifique »

Avant d’aller à Valparaiso, nous nous arrêtons au village de Quintay et visitons son ancienne baleineraie. Elle fut en activité de 1943 à 1967, jusqu’à ce qu’un moratoire international condamne la pêche à la baleine. 1600 baleines par an pouvaient être dépecées sur ce site.

Un petit musée à ciel ouvert dresse le bilan de cette triste activité, évoquée aussi par Luis Sepulveda dans son très beau roman « Le monde du bout du monde ».

Nous arrivons à Valparaiso en fin de journée et nous sommes tout de suite séduits par la ville, dont les collines, couvertes de petites maisons colorées, descendent doucement vers l’Océan Pacifique.

Nous contournons le port, où deux immenses cargos sont amarrés, et trouvons un parking sur le bord de mer pour passer la nuit.
 Après une matinée studieuse le lendemain, nous allons dans le centre ville. Nous avons rendez-vous avec Luis, tout près du bâtiment du Congrés chilien, une sorte d’arche de la Défense en plus petit, qui dénote dans le décor de Valparaiso.
 Dès son arrivée, Luis nous emmène boire le café chez lui et commence à nous parler de l’histoire de la ville.
 Valparaiso, ou Valpo, connût son heure de gloire au XIXème siècle, quant le commerce maritime vers le Pacifique passait par le Cap Horn et le détroit de Magellan. Valparaiso était alors le port incontournable pour les bateaux de commerce, et la ville ne cessa de s’accroître. Avec l’ouverture du canal de Panama en 1914, l’activité du port fut fortement diminuée et c’est seulement après la deuxième guerre mondiale et l’industrialisation du Chili qu’elle reprit.
 Aujourd’hui, Valparaiso est une ville plutôt pauvre car sans industrie ; cette pauvreté entraîne un regain de délinquance dans certains quartiers. Mais le tourisme y est bien présent, surtout depuis que les vieux quartiers et leurs célèbres ascenseurs ont été classés au patrimoine mondial de l’Unesco en 2003. Ces ascenseurs du XIXème siècle ont été construits pour faciliter l’accès aux hauteurs de la ville, édifiée sur quarante-deux collines, ou cerros en espagnol.

La plupart des maisons sur les collines sont en bois et recouvertes de tôles ondulées colorées, les calaminos, qui donnent tout leur charme aux vieux quartiers de Valparaiso.

C’est à la découverte de ces vieux quartiers que nous partons avec Luis. Sa voiture escalade non sans mal les pentes escarpées des collines, qui atteignent jusqu’à 30 % de pente… Vertigineux, mais avec vue plongeante sur la ville.
 Nous allons dans le quartier de Bellavista. Les habitants tentent vainement d’y empêcher la construction de hauts immeubles leur cachant la vue, et ont crée dans leurs rues un musée à ciel ouvert avec fresques et bancs. Au gré de notre ballade, nous nous arrêtons sur une autre colline dans un petit café au décor insolite (Hospedaje « Tambo de Oro », 81 calle Victor Hugo, Cerro Cordillera, anderbook@.yahoo, café avec quelques chambres).

Un policier nous recommande de ne pas nous éloigner de la rue principale en raison des vols…
 Nous finissons la soirée dans un petit restaurant du centre ville et dormons au pied de l’immeuble de Luis. Le lendemain, nous déjeunons avec lui puis repartons dans Valparaiso à pied pour y visiter les quartiers plus touristiques : Cerro Alegre, Cerro Concepcion, avec leurs superbes ascenseurs

et leurs maisons tout en couleurs. Un régal pour les yeux et les photographes. Nous mangeons dans un petit restaurant fondé par des français, « Le filou de Montpellier », histoire de se souvenir de chez nous…
 Nous quittons Valparaiso en fin de journée et après avoir traversé la très touristique Vina del mar, nous dormons en bord de mer.


La vallée de l’Aconcagua

Il nous faut maintenant regagner l’Argentine pour en découvrir les régions du nord. Nous nous dirigeons donc vers la vallée de l’Aconcagua, qui malgré une montée à 3 200 mètres permet de franchir les Andes et de passer en Argentine.

La pente est plutôt douce au départ, puis nous arrivons devant une série de lacets que les gros camions de transport gravissent lentement.

Le paysage semi désertique est splendide, les montagnes toutes en dégradé du orange au marron. Grandplouf arrive sans difficultés devant un tunnel où un panneau nous indique notre altitude : 3 185 mètres…

De l’autre côté, nous apercevons le sommet de l’Aconcagua tout enneigé, à 6 962 mètres ! Nous passons la frontière chilienne puis argentine sans encombre.

Au revoir Chili, nous y reviendrons encore une dernière fois pour découvrir le désert d’Atacama.

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