Accueil du site > CARNETS DE VOYAGE > Argentine > 19- De la vallée de l’Aconcagua à Cafayate (du 7 au 18 Février)
  • Calendrier
«février 2009»
lun.mar.mer.jeu.ven.sam.dim.
1
2345678
9101112131415
16171819202122
232425262728

Aujourd'hui jeudi 25 avril 2024

2008 - 2009 -
  • Infos
  • Dernière modification :
    Le dimanche 20 décembre 2009
  • Statistiques contenus :
    Articles : 94 -  Sites : 8 -  Auteurs : 1
  • Statistiques visites :
    Aujourd'hui : 0 -  Total : 59823
  • Article

19- De la vallée de l’Aconcagua à Cafayate (du 7 au 18 Février)

Le mardi 24 février 2009, par incasables

Le Pont de l’Inca

Après les formalités de la frontière argentine, nous passons la nuit au col, à 2 700 mètres d’altitude. Non loin du camping-car, se trouve le cimetière des victimes de l’Aconcagua, le plus haut sommet des Amérique.

Le lieu est émouvant, au creux de la vallée, et nous découvrons sur les tombes le nom des alpinistes décédés depuis plus d’un siècle.

Le lendemain, après une nuit plutôt fraîche, nous allons admirer le « Pont de l’Inca ». Cette arche naturelle aux couleurs ocres doit sa création au dépôt de sédiments contenus dans l’eau de la rivière, qui ruisselle sur les parois de la roche. Anciennement, un hôtel et des thermes y étaient installés, mais ils ont été détruits par une inondation.

Après une journée passée à 2 700 mètres, où notre chauffe-eau refuse d’ailleurs de fonctionner en raison du manque d’oxygène, nous redescendons doucement dans la vallée de l’Aconcagua, côté argentin cette fois. Le spectacle est là encore magnifique, difficile à rendre par des mots ou même des photos. Lumières éblouissantes, dégradés de couleurs des roches, montagnes vertigineuses et sommets enneigés, rivières nichées au fond de la vallée… Un festival !


Mendoza et la région des vins

La descente se fait tranquillement en suivant le rio Mendoza, jusqu’à la petite ville de Uspallata. De là, nous rejoignons Maipu, dans la banlieue de Mendoza, pour y passer la nuit.
 Nous nous installons dans un parc, mais un couple d’argentins nous déconseille fortement d’y dormir : la mafia est dangereuse, un couple d’allemands vient apparemment de se faire tuer à Mendoza. Pas très rassurant… Nous nous réfugions donc dans une station service voisine, où il sera difficile de fermer l’œil à cause du bruit.

Mendoza, capitale de la province du même nom, est réputée pour ses vins et la culture de l’olive. Nous nous offrons donc une journée dégustation. Nous commençons par une fabrique d’huile d’olive et produits dérivés : après une courte explication où le touriste est vite expédié, nous goûtons aux différentes huiles et tomates confites. Un délice. Nous continuons par la visite d’une bodéga (lieu de fabrication et de dégustation des vins) à l’ambiance plus familiale.

En tant que français, nous sommes pris pour de véritables spécialistes du vin ; la propriétaire fort sympathique semble chercher notre approbation dès qu’elle donne une explication sur le processus de fabrication du vin…
 La visite terminée, nous allons sur Mendoza à la recherche d’un camping. C’est un policier qui finit par nous y conduire. Le camping est en plein cœur de l’immense Parc Général San Martin, et plutôt bien équipé (avec douches refaites et chaudes, un luxe…). Nous y rencontrons un couple d’allemands avec leur camion mercedes, en voyage pour au moins dix ans... Mais oui ça existe ! Plus tard dans la soirée, c’est un immense camping-car brésilien qui s’installe non loin de nous.
 Le lendemain, nous mangeons au camping puis partons nous promener dans Mendoza. Bien que déserte pour cause de dimanche, la ville se révèle très agréable. Construite sur un quadrillage de canaux d’irrigation, hérité des indiens puis des espagnols, le centre ville de Mendoza est abrité du soleil brûlant par des rangées d’arbres au feuillage épais, platanes ou sycomores.

Nous déambulons sur les places, dont la plaza de Espana avec ses mosaïques, et sous les rangées d’arbres. Nous rencontrons ainsi à la terrasse d’un café un couple de Français de l’Ain en vacances en Argentine pour un mois. Nous discutons le temps d’un café puis reprenons notre route.
 Un peu tard dans la soirée, nous nous posons enfin à une trentaine de kilomètres de San Juan, au bord du lac de barrage d’Ullum, niché au milieu de collines à l’aspect lunaire.


Le parc provincial d’Ischigualasto et la vallée de la lune

Après San Juan, nous quittons les grandes routes pour retrouver la steppe, direction la vallée fertile et le parc d’Ischigualasto.

Il fait toujours très chaud et nous recherchons les grands arbres, assez rares, pour nous protéger du soleil. Dans cette pampa désertique, la vallée fertile constitue un couloir de végétation. Elle aboutit à la petite ville de San Agustin, point de départ vers plusieurs parc naturels. Nous y passons une journée, histoire de faire laver le linge, d’avancer les cours des filles, et de tenter une mise à jour du site.

Nous repartons ensuite pour le parc d’Ischigualasto, que l’on surnomme aussi la Vallée de la lune.
 Le parc étant immense, les visites y sont organisées en petits convois. Chaque visiteur prend son véhicule, et un guide monte dans l’un d’eux pour assurer le parcours et la visite.
 Ischigualasto, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un site datant de l’ère tertiaire. Il a la particularité de présenter en surface l’ensemble des périodes géologiques du tertiaire, la poussée des Andes au quaternaire ayant fait remonter les couches sédimentaires plus anciennes. Du coup, Ischigualasto est un site unique au monde, un véritable livre ouvert de l’histoire géologique de la planète. On y a retrouvé les fossiles des premiers dinosaures et des premiers mammifères, et des scientifiques du monde entier continuent d’y travailler.
 Pour les visiteurs que nous sommes, cette Vallée de la lune est surtout un vrai régal pour les yeux. Malgré la chaleur accablante, de 40 à 45 degrés, le décors est féerique : couleurs du jaune au rouge, formes surréalistes, boules de pierre aussi rondes que des boules de pétanque, lentement façonnées par le sable et le vent…

Nous finissons la visite en convoi bon dernier, histoire d’être un peu seul sur la lune et de prendre quelques photos. De retour au centre des visiteurs, nous allons découvrir au musée les fossiles des dinosaures retrouvés sur le site. Nous bavardons avec un couple suisse, puis décidons de passer la nuit au camping du parc. Le prix est modique, avec électricité, douche chaude et même internet… Les gardes parc sont en plus très sympas.
 Nous repartons le lendemain matin, pensant visiter le canyon de Talampaya tout proche. Mais le prix élevé des excursions nous fait renoncer, d’autant qu’il fait très chaud, sans doute 45 degrés au soleil.


Sur la route de Cafayate

Nous traversons ensuite la petite ville de Villa Union, où nous dégustons une nouvelle fois les délicieuses glaces argentines. Nous laissons ensuite la grande route pour traverser la Cueva de Miranda, réputée pour ses paysages, ses nombreux virages et ses à-pics impressionnants. Et nous ne serons pas déçus. Dès les premiers kilomètres, les montagnes prennent une couleur rouge intense et des formes extravagantes. Le contraste avec la végétation verte et les grands cactus est saisissant.

Après une déviation de la route, desvio en espagnol, nous sommes confronté à nos premiers "badenes" : la piste est traversée par un cours d’eau, plus ou moins grand et difficile à passer… Mais ce n’est que le début d’une longue série. La piste serpente dans la montagne, traverse quelques villages où les enfants nous font de grands coucous.

Nous dormons en pleine montagne sur un terre plein, et finissons la cueva le lendemain matin. Sur ses derniers kilomètres, la piste monte, se rétrécie dangereusement et frôle le précipice. Mais la vue est magnifique…

Suite à cette séquence émotion, nous traversons la petite ville de Chilecito, puis celle de Londres, où tombent quelques gouttes de pluie et où les panneaux de rue sont un peu déboussolés !!

C’est à Bélen que nous embarquons dans le camping-car deux jeunes auto-stoppeuses argentines, qui font la route avec nous jusqu’à Amaicha del vale. La route que nous empruntons est là encore splendide, avec un passage dans une vallée à 3 000 mètres d’altitude. Nous sommes maintenant au cœur de la partie andine de l’Argentine, là où subsistent encore aujourd’hui de nombreuses communautés indiennes. C’est d’ailleurs une ancienne cité indienne que nous voulons visiter le lendemain, après une nuit passée en plein désert.


La cité indienne de Quilmès

Le site de Quilmès est blotti au creux d’une petite montagne, position privilégiée pour observer la vallée et se préparer en cas de danger.
 Avant l’arrivée des Espagnols, la cité comptait huit mille habitants du peuple Diaguita. Elle était organisée selon un système communautaire. Un cacique et un conseil des anciens, qui occupaient le haut de la ville, en assuraient la direction. Les chamanes ou hommes-médecins faisaient aussi partie des personnalités importantes de la cité. Les indiens de Quilmès cultivaient la terre. Leurs maisons comptaient souvent un patio, des salles d’habitation et parfois un silo pour les grains.

Nous faisons la visite des ruines accompagnée d’une guide indienne. Elle nous explique comment les indiens de Quilmès, sous domination inca, ont su résister à l’arrivée des espagnols, avant d’être à leur tour conquis et pour beaucoup déplacés à Buenos Aires.
 Mais la communauté indienne de Quilmès est toujours en lutte pour son autonomie, cette fois face au gouvernement argentin. De petits tracts nous sont distribués à la sortie : la gestion du site de Quilmès, sacré pour les Indiens, vient tout juste de leur être rendue, après dix ans de démarche judiciaire et un blocage de la route d’accès. Le site était géré jusque fin 2007 par un privé, qui avait fait construire sur le site un hôtel et un musée. Les deux sont aujourd’hui fermés, et la communauté indienne de Quilmès entend bien faire valoir ses droits.

Après la visite, le temps se gâte et il se met à pleuvoir. Du coup, quand nous reprenons la route, direction Cafayate, nous sommes arrêtés par une rivière débordant largement sur la route : les fameux badenes...
 Une moto s’enlise dans l’eau et le sable juste devant nous ; de l’autre côté c’est une voiture qui s’embourbe en essayant de traverser. Devant ce spectacle amusant, nous décidons de ne pas tenter le diable. Nous ne sommes pas pressés, nous préférons attendre le lendemain pour passer la rivière. Nous y parviendrons sans trop de difficultés après avoir tâté le fond avec le pied et repéré un passage pas trop sableux.
 Et maintenant, direction Cafayate !

  • Il n'y a aucune image...
  • Il n'y a aucun document...
  • Il n'y a aucun mot-clé...
  • Il n'y a aucun commentaire...
Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | Mgs MGS