Accueil du site > CARNETS DE VOYAGE > Argentine > 20- De Cafayate au Paso de Jama (du 19 février au 2 Mars)
  • Calendrier
«mars 2009»
lun.mar.mer.jeu.ven.sam.dim.
1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
3031

Aujourd'hui mardi 16 avril 2024

2008 - 2009 -
  • Infos
  • Dernière modification :
    Le dimanche 20 décembre 2009
  • Statistiques contenus :
    Articles : 94 -  Sites : 8 -  Auteurs : 1
  • Statistiques visites :
    Aujourd'hui : 0 -  Total : 58775
  • Article

20- De Cafayate au Paso de Jama (du 19 février au 2 Mars)

Le mercredi 11 mars 2009, par incasables

Cafayate

La petite ville de Cafayate est entourée de vignes et de bodégas. Nous y arrivons en passant devant plusieurs campings, qui en cette saison estivale sont bondés.
 Le centre ville regorge de restaurants et cafés touristiques, et nous visitons plusieurs marchés riches d’artisanat indiens (lainages, paniers, cuir, tapis…). En faisant les courses, nous faisons la connaissance d’un couple franco-argentin en vacances dans la région. Ils nous invitent à prendre un verre chez eux le lendemain.
 Nous trouvons un coin pour dormir à quelques kilomètres de Cafayate, avec vue sur la steppe de cactus et les montagnes en face.
 Les filles profitent de la journée du lendemain pour travailler, et le soir nous nous rendons chez Marcello, Nicole et leur fille Irupe. Ils ont restauré une vieille maison traditionnelle avec patio et nous discutons sur la terrasse assez tard dans la soirée. Pour une fois, les enfants peuvent jouer avec une copine dans une vraie maison…

Nous quittons Cafayate le matin suivant, direction la Quebrada de Cafayate.


La Quebrada de Cafayate

La région de Cafayate constitue un long couloir en altitude, à presque 2 000 mètres, au milieu des montagnes. Le climat y est aride et presque désertique, mais depuis des millénaires les rivières qui descendent des Andes ont creusé dans la vallée de profondes quebradas (gorges ou canyons en français).
 C’est ainsi que la quebrada de Cafayate est née, lentement creusée par le Rio de las Conchas. La route 68 qui traverse la quebrada est goudronnée et en excellent état, avec régulièrement des miradors pour observer les roches aux couleurs et aux formes surprenantes. L’érosion a fait son travail et mis à nu les strates sédimentaires multicolores sous la surface des sols.

Nous découvrons ainsi « las Ventanas » ou fenêtres, « el Anfiteatro », « la gargantua del diablo », « el Castillo » ou château, « el Obelisco », « el Sapo » ou crapaud…. Le soleil tape fort, mais nous parvenons tout de même à trouver de l’ombre sous un poivrier pour le repas de midi.

Nous reprenons ensuite la route, direction Cachi et les vallées calchaquies. Nous traversons la petite ville d’El Carril, quarante kilomètres au sud de Salta, et tentons sans succès de trouver un coin pour la nuit. Du coup nous poursuivons sur une petite route étroite en direction de Cachi. Juste avant la piste, nous dénichons une petite aire de repos en bordure de route, juste assez grande pour Grandplouf… mais ça fera l’affaire pour cette nuit !


Cachi et les vallées calchaquies

Les vallées calchaquies doivent leur nom aux indiens Calchaqui qui les occupent depuis des siècles. Les Calchaqui sont réputés pour avoir opposé une vive résistance aux conquistadors espagnols jusqu’au XVIIème siècle, date à laquelle de nombreuses familles furent déportées, notamment à Buenos Aires. Aujourd’hui, les vallées situées au nord et au sud de Cafayate sont les principaux accès andins vers le Pérou et le Chili.

La route qui monte à la petite ville de Cachi s’avère vite très étroite et à flanc de montagne. L’asphalte cède la place à la piste, avec ses inévitables « badenes », dont l’un d’eux rempli d’eau nous fait hésiter un moment, d’autant qu’une voiture est en panne de l’autre côté… Nous réussissons à passer, enjambons un pont puis entamons une longue piste sinueuse et vertigineuse qui monte à la Cueva del Obispo.

Il parait que les parents calment les enfants dans les bus en les mettant du côté du précipice… Mais malgré tout la piste est large et en bon état, le paysage spectaculaire avec cette vallée toute verte…

Au sommet, nous sommes à 3 300 mètres. Nous traversons une partie du Parc de Los Cardones, ou cactus en espagnol. Notre guide de Quilmès nous disait que ces cactus grandissaient de deux centimètres par an, et certains spécimens ici mesurent une dizaine de mètres… De véritables ancêtres !

Nous arrivons dans l’après-midi à Cachi, joli petit village tout blanc dans la vallée.

Les filles travaillent un moment puis nous flânons un peu et dénichons un petit restaurant de spécialités inspirées de la cuisine andine. Un régal, sur fond de musique locale très agréable.
 Le lendemain, nous partons plus avant dans la vallée, direction le petit village de Molinos, à une cinquantaine de kilomètres. La piste serpente au milieu des maisons traditionnelles en adobe aux couleurs ocres. Certaines s’ouvrent sur des patios intérieurs, d’autres ont un fronton à colonnes plus ou moins travaillées.

Le camion retrouve en grinçant la tôle ondulée de la ruta 40, un vrai plaisir… Du coup, nous nous reposons un peu à côté d’un élevage de vigognes avant de reprendre la piste de l’autre côté de la rivière. Nous traversons le village de Seclantas et ses nombreux métiers à tisser (le poncho notamment) sur le bord de la route.

Après Seclantas, nous empruntons une nouvelle piste qui coupe à travers le parc de Los Cardones pour rejoindre la route de la Cueva del Obispo. Ce chemin doit nous éviter des kilomètres, mais la piste est l’une des pires que nous ayons faite : étroite, toute en tôle ondulée avec des traversées de cours d’eau à sec mais plein de sable. La nuit tombe rapidement, nous mettons une heure avant de dénicher un vague chemin sur le bord de la piste pour y passer la nuit…
 Le lendemain, nous repartons dans les bosses et les secousses. Mais la traversée du parc de Los Cardones vaut le détour, l’endroit est sauvage et les couleurs des roches nous étonnent à chaque virage.

Nous retrouvons ensuite un bout de route goudronnée avant d’entamer la descente de la Cueva del Obispo, que nous avions prise pour venir. Mais cette fois changement de décor, le temps se gâte brutalement et nous faisons la descente dans le brouillard, sans même apercevoir le bas de la vallée…

Heureusement que la route est large. Arrivés en bas, le brouillard se lève mais la pluie tombe, fait gonfler les cours d’eau et entraîne sur la route des bouts de rochers plus ou moins gros. A tel point d’ailleurs que nous prenons en stop un indien dont la voiture vient de heurter une grosse pierre. Sa roue avant est endommagée, nous le faisons monter avec ses deux fils…. puis finalement avec toute sa petite famille, sans doute cachée derrière un mur !!!

Nous voilà donc treize dans Grandplouf, avec un « badenes » bien rempli d’eau à traverser. Nous réussissons à le passer sans trop de mal, à vive allure pour ne pas rester enlisé.


Salta

Nous déposons nos auto-stoppeurs dans la ville voisine, et poursuivons notre route jusqu’à Salta. La pluie tombe toujours, nous décidons de nous installer au camping de Salta, dont les prix sont imbattables, environ cinq euros pour nous cinq avec douche chaude et électricité…
 Au grand bonheur des filles, un chat reste les quatre jours avec nous.

Nous passerons la soirée en compagnie de Jean-Michel, un savoyard lui aussi en voyage en Amérique du sud.
 Nous profitons des trois jours suivants au camping pour diverses réparations du camion : fermeture du trou du sous-plancher,

colmatage d’une petite fuite sur le toit au niveau de l’antenne télé, pose de deux serrures sur le panneau d’ouverture du réservoir qui menace de casser… Plus un peu de nettoyage, ça ne fait pas de mal !
 Malgré tous nos bons soins, Grandplouf nous fait une petite frayeur. En partant faire des courses, nous constatons un drôle de bruit à l’arrière, au niveau des roues. Nous avons repéré un garage Ivéco non loin de là, nous y allons aussitôt. On commence par nous dire qu’il faudra au moins trois jours de réparations, problème de cardan apparemment. Devant notre abattement, le mécano nous propose de ne changer que les supports de cardan, qui ont effectivement l’air un peu fatigué. La réparation faite, nous essayons le camion, qui fait toujours autant de bruit. Nous le ramenons et faisons comprendre au mécano qu’il doit plutôt s’agir d’un problème de suspension. Un nouveau mécano arrive, passe sous le camion avec sa burette d’huile et le tour est joué… plus de bruit à l’arrière ! Drôle de garage…
 Nous finissons notre séjour à Salta en compagnie d’un couple de français en camping-car, Jacqueline et Jean-Paul, rencontré au camping.

Après un voyage en Chine en 2006, ils sont en Amérique du sud jusqu’en mars. Nous mangeons ensemble avant de quitter Salta, direction la Quebrada de Humahuaca.


La Quebrada de Humahuaca

Cette vallée au dessus de Jujuy, qui monte progressivement en altitude pour rejoindre l’altiplano bolivien, est entièrement classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous longeons ses montagnes multicolores telles des palettes de peintre

et ses petits villages bien intégrés, à l’image du petit cimetière de Maimara construit à flanc de colline.
 Ici, l’Argentine présente un visage bien différent de ce que nous avons vu jusque là. La population est essentiellement d’origine indienne et porte des vêtements plus traditionnels, qui nous évoquent davantage la Bolivie et les plateaux andins.
 Quant à la petite ville d’Humahuaca, c’est un enchantement avec ses maisons aux façades blanches, son long escalier qui descend vers sa place centrale. Nous y arrivons pendant le carnaval et les rues sont pleines de fanfares qui défilent avec leurs instruments.

Le lendemain, nous reprenons le chemin inverse et découvrons dans cette belle vallée une fortification précolombienne, la Pucara de Tilcara. Elle a été restaurée et présente une succession de petites maisons en pierre au milieu des cactus, qui dominent l’oasis de Tilcara.


La route du Paso de Jama

Nous quittons la Quebrada de Humahuaca pour prendre la direction du Chili par le Paso de Jama. Nous empruntons une excellente route qui sillonne à travers les Andes pour rejoindre San Pedro de Atacama au Chili.
 La route s’élève progressivement et pour nous habituer un peu à l’altitude, nous bivouaquons à 3800 mètres en pleine steppe de montagnes. Au matin, nous avons le plaisir de voir un troupeau de lamas et de chèvres qui longent le camping car. Ces bêtes ont encore le pelage décoré des cotillons qu’on leur accroche pendant le carnaval.

Nous reprenons la route et parcourons un long plateau qui traverse « las Salinas Grandes », un vaste espace de sel aux formes octogonales, qui évoque un petit salar d’Uyuni.
 La route reste toujours à une altitude élevée dans un paysage grandiose. Nous passons la frontière argentine à plus de 4400 mètres d’altitude, mais le poste frontière du Chili est encore loin...

  • Il n'y a aucune image...
  • Il n'y a aucun document...
  • Il n'y a aucun mot-clé...
  • Il n'y a aucun commentaire...
Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | Mgs MGS